Notre Ve journée familiale se tiendra le
4 juin 2000 à la Martinière (Traize),
propriété de Luc et Michel Lepercq et de
Chantal Lavelle, que nous remercions vivement d'une
hospitalité spontanée et
empressée. Le domaine de la Martinière a été acheté en
1878 par Jules
Goybet, leur
bisaïeul et notre trisaïeul, qui rendit le
château habitable pour y recevoir ses enfants et
petits-enfants en vacances. Il avait appartenu à
dater de 1675 à ses parents du Goy de Navette ; son lointain arrière
grand-oncle Louis
Revardel dit Goybet en
avait été fermier, de sorte que deux de ses
enfants y naquirent en 1652 et 1654.
Au XIe
siècle, le second royaume de Bourgogne touchait à sa
fin. Le diocèse de Belley, comprenant entre autres le Bugey de
la rive droite du Rhône et le Petit Bugey de la rive gauche en
faisait partie. Dans cette partie se constituaient de nombreux fiefs
seigneuriaux. Les châteaux et maisons fortes s'y
multipliaient. Le grand feudataire régional
était alors l'évêque comte du Belley. Son
successeur immédiat fut le comte de Maurienne (1060), devenu
ensuite comte de Savoie, chef féodal indépendant, sous
l'autorité purement nominale des derniers rois de Bourgogne,
puis des empereurs d'Allemagne. Sous ce comte suzerain se
groupèrent tout d'abord les seigneurs du Bugey et
ceux du Petit
Bugey. L'histoire de cette noblesse qui fit la
Savoie est en somme l'histoire nationale. Le Petit Bugey dut à sa situation géographique
d'être souvent saccagé par les routiers et partisans,
puis occupé par les Bourguignons, les Dauphinois, les
Français, les Espagnols. Il existait dans le Petit Bugey
"in campania
Yanne" en 1292, une
localité dite in
clauso et une famille de ce
nom. Sur la commune de Traize
(près d'Yenne) se trouve le vieux château de
la Martinière
ayant gardé, dans sa
plus grande partie, son cachet des XIII
e et XIV
e siècles ; il est admirablement bien
situé sur un sommet aux dessous boisés, dominant la
vallée au loin. On a peu de renseignements sur ses
premiers seigneurs, connus seulement à partir d'une famille
Duclos (ou Ducloz),
originaire de Cluses en
Faucigny. Cette ville fut totalement incendiée la nuit du
3 au 4 juillet
1310, au point que le bailli et
le juge mage de la province furent obligés de se
réfugier à Bonneville (près d'Annemasse et
Ambilly). Les ancêtres des premiers marquis de Cluses en
Faucigny étaient une des plus anciennes familles du Faucigny
et portaient très anciennement le nom de Martin,
d'après l'historien Jean-Louis Grillet. Pierre Duclos, d'Yenne, était maître des
monnaies en 1350 et Jean
Duclos fut anobli pour faits
d'armes en 1420 par Amédée VIII ; il épousa Guigonne d'Orlyé. En 1470
vivait Antoine
Duclos, seigneur de la
Martinière et de Saint-Maurice ; en 1492, il
est présent au mariage en secondes noces de sa nièce,
Claire Chabod (fille de Catherine de Seyssel, sœur d'Antoinette de Seyssel, sa femme) avec le seigneur Philibert de Gerbaix. Il laissa pour héritier
Louis Duclos, seigneur de la Martinière, en 1530. Il
aurait légué sa seigneurie à ses deux fils
Jean et Amédée Duclos. La famille Duclos
aurait quitté le Bugey avec le mariage de Claude Duclos et Françoise de Chignin pour la
Place en Faucigny le
16 novembre 1579. Jean Duclos, seigneur de la Martinière, épouse Jeanne-Marie du Coudrey le 15
janvier 1592. La succession de
Jeanne-Marie fut en litige entre son frère
Vincent et François-Annibal de
Seyssel. Ce litige fut conclu
par un arrangement le 24 janvier
1646. Suite à quoi noble
Vincent
Ducoudrey devint seigneur de
la
Martinière.
Vincent aurait donné en dot sa part du fief
à sa fille Marie lors de son mariage avec noble
Jean-François de
Dortens, seigneur de
Marterey, le 16
septembre 1660. Par ailleurs (et c'est sans doute
là qu'est née la confusion entre la Martinière en Bugey et
la
Martinière en
Genevois), le 10
septembre 1626, Claudine-Aimée Duclos et Charles
de Prez (son mari) vendent la
maison forte de la
Martinière en Genevois
à François-Annibal
de Seyssel, seigneur du
Châtelard. Cette vente sera acquittée par
l'intermédiaire d'Aymard
de Seyssel (neveu de
François-Annibal de
Seyssel), seigneur de
Choisel. François-Annibal de
Seyssel et Aymard de Seyssel auraient possédé en indivision
jusqu'en 1649 la
Martinière, que leurs
héritiers auraient vendue en 1675
à Claude-François
du Goy, seigneur de
Navette. On remarquera la coïncidence de
deux familles différentes, portant le même nom
du Clos, possédant toutes deux un fief de
la
Martinière, l'une en
Genevois (acheté par les du Clos de Bonne le 12
juillet 1648 de noble
Claude et Philippe de Thoyre et démembré de la seigneurie de
Cholex - actuellement Choulex en
Suisse), l'autre dans le Petit
Bugey (appartenant aux
du Clos de la
Place, ayant contracté
une alliance avec les Chignin de
la Place). Noble Pierre-François du Goy, fils du seigneur de Navette,
était vers 1729
seigneur de la
Martinière. Son fils,
Dominique-François du Goy
de Navette, lui succéda.
Sa fille seule héritière (après le
décès de ses trois frères), Marie du Goy de Navette de la
Martinière,
épouse, en 1769,
Joseph-Hyacinthe, comte de
Perron, général
et gouverneur de la Savoie au
moment de la Révolution. À cette époque, le
château et la terre de la
Martinière, biens
nationaux, passent à leur intendant Cottarel
et l'un des petits-fils de celui-ci la vend à Pierre-Jules
Goybet, d'Yenne, vers 1879. Bien que ses tourelles d'angles soient
de reconstitution récente, le château a conservé
son grand air de maison forte du Moyen Âge avec restes de
souterrain et oubliettes. Il fut constaté, lors des
démolitions révolutionnaires, que sa tour carrée
avec des murs de cinq pieds d'épaisseur était difficile
à démolir. Au fief de la Martinière étaient rattachées des terres
(dépendances) : Alexandra
LEPERCQ http://perso.libertysurf.fr/planete/lamart/maison/index.htm Carte MICHELIN
n74 Plis 14et15 tel. 04 79 65 92
90 A Yenne, dans le village prendre la
direction Novalaise ensuite, après env. 500 m prendre à
droite direction Traize. Puis 100 m à gauche, dir.
Venin.