Éric Rambaud

(Lyon, 1959 – Oulan-Bator, 2000)

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Éric Rambaud, un homme aux multiples facettes.

Qui peut se flatter d’en avoir fait le tour ?

Pour le présenter aux lecteurs de la Gazette qui ne le connaissent pas, voici quelques extraits des témoignages, très divers, rassemblés dans la plaquette qui lui a été dédiée.

" Oui, j’affirme haut et fort, je vous dis clair et net, modestement, j’ose prétendre qu’il y a plusieurs Éric Rambaud. " [Pot de départ de Thomson, 1996.]

" Quand je parle d’Éric, c’est d’abord son humour que je souligne, et ce que je revois, ce sont nos éclats de rire. " [Fabienne Poncet, Atochem.]

" Durant sept années, nous étions côte à côte et avons organisé des dizaines de centres de loisirs et de vacances, que ce soit à la mer ou à la montagne.

" La charge de travail était considérable et quand je lui exprimais parfois ma lassitude, sa conviction et sa passion communicative nous faisaient repartir. " [Hervé Rambaud, son frère jumeau.]

" Il suffisait de l’appeler, lui qui faisait si peu parler de lui dans la famille, pour qu’il se mette en quatre pour trouver un stage, donner un conseil, ou bien simplement pour discuter et refaire le monde. " [Ses cousins. Paris, le 25 août 2000.]

Il fut un animateur très apprécié d’une association visant à la formation de cadres (Association pour la recherche en formation des adultes, ARFA). " Devenu jeune directeur des ressources humaines dans des contextes difficiles de restructuration, il prit à bras-le-corps la problématique de la peur des cadres. Il la comprenait d’autant plus chez les autres qu’il la dominait lui-même au quotidien. Sa personnalité riche et complexe lui donnait des capacités d’écoute et de tolérance hors du commun. (…)

" Profondément tourné vers l’étude et l’action du fait social, Éric avançait avec un éclectisme étonnant. En plus de son engagement avec notre association, Éric accumulait et cumulait d’autres charges extra-professionnelles : juge au tribunal des prud’hommes, animateur socioculturel, président d’associations pour l’insertion des jeunes, professeur à Sup. de co. Lyon, il s’investissait dans l’outplacement, etc. " [Ugo Grasso, ARFA.]

" J’ai connu Éric lorsque je l’avais recruté pour la Ciapem et j’avais alors apprécié son intelligence vive, l’acuité de son jugement sur les situations et sur les hommes, et sa disponibilité.

" Il était passionné par son métier, avide de comprendre et de progresser, critique sur lui-même et sur les organisations qui l’entouraient, à la recherche permanente de nouveaux défis et de nouvelles sensations. (…)

" Je crois qu’Éric aimait repousser ses propres limites et que le confort des situations acquises l’intéressait fort peu.

" Je garderai le souvenir d’un homme courageux, vif, fidèle et qui aimait la vie. " [Jean-Yves Remond, directeur des ressources humaines d’Euro-Disney (France).]

Dans ses loisirs, Éric avait le goût de l’extrême : il se passionne pour le parapente, il court au Canada faire du traîneau à chiens, par – 25 °C, et l’été il conquiert les grands espaces à cheval. Le 11 août 2000, en Mongolie, un virus l’emporte après quelques jours de maladie, pour la plus grande randonnée qu’il ait jamais entreprise sur cette terre, celle de l’après-vie. Il avait 41 ans.

Éric était un homme d’une très grande sensibilité : les poèmes qu’il nous a laissés en disent beaucoup plus long qu’un grand discours.

Jacques Lepercq.

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Bonne-Maman

Une grand-mère,
Notre grand-mère,
C’est le fil,
Ténu, fragile,
Qui relie le présent à son histoire.
Présence rayonnante, sourire plein d’espoir,
Regard chaleureux,
Qui montre le chemin.
Un mot pour tous, une pensée pour chacun,
Aimer la vie, aimer Dieu.
 
Une grand-mère,
Notre grand-mère
A connu une vie de labeur.
Des joies, des peines, parfois la douleur.
Elle donnait sans compter,
Sa vie, elle l’a partagée.
 
Aujourd’hui, la peine nous étreint.
Mais nous croyons, au-delà de notre chagrin,
Qu’un voyage l’a emmenée sur l’autre rive.
La vie est source vive,
Elle ne connaît pas de fin.
 
Une nouvelle vie commence,
C’est là notre espérance.

 

 

 

 

 

Éric Rambaud.

 

 

 

 

 

23 janvier 1985.

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Grand-mères

Il y a si longtemps,
Grand-mère s’est éloignée.
Loin du présent,
Proche du passé,
Rêvant l’avenir,
Je suis riche de son souvenir.
 
La vie, envahie de son absence,
La vie se poursuit, émue de son silence.
Le temps peu à peu efface les souffrances.
Un mot. Un signe. Le temps prend confiance.
 
Pourtant, une voix éclaire la vie,
Souvent je l’entends.
Son rire résonne à l’envi,
Elle dit les mots que le cœur attend.
 
Elle écoute gaiement, les yeux riches de douceur.
Déjà grand-mère, aux siens se devant,
Ses neveux, comme ses petits-enfants,
Reçoit avec chaleur.

É.R.

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Comme le jeune arbre au cœur de la forêt
Pousse, se fraye un chemin,
Se nourrit du sol de ses aïeux,
L’homme cherche ses racines et forge son destin.
 
Rassurés par la tendresse de vos yeux,
Nous poursuivons notre route, le cœur en paix.

É.R.

in La gazette de l'île Barbe n° 42 

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