Avant chaque défilé,
maman me faisait un chignon avec mes vrais cheveux (à
l’époque, ils étaient longs), et par-dessus ce chignon,
elle rajoutait un faux chignon. J’emportais toujours avec moi mon
vanity, où je mettais des barrettes, un collant
de rechange, du maquillage, etc. J’étais déjà
coquette à 9 ans ! Pendant les cours, j’apprenais à
manier la baguette, et j’y prenais goût rapidement. On m’a
alors mis dans les rangs, où je marchais (une, deux, une,
deux…), la main gauche à la taille, et de la main droite, je
balançais d’avant en arrière la baguette. Ensuite, on
apprenait des enchaînements de baguette, qui, de temps en
temps, allait taper contre la voisine : ouille ! ouille ! Presque
tous les dimanches, nous partions dans les fêtes votives, les
corsos, en car, dans les villes ou les villages avoisinants. On
marchait pendant des heures. La fanfare qui nous accompagnait
s’appelait : « l’Harmonie de la basse
Ardèche ». Au fil des années, je me suis
perfectionnée, et j’apprenais très vite. On m’a alors
initée au cerceau, puis à la baguette fluorescente, au
petit drapeau, au ruban, et pour finir à la baguette de feu
(on sentait parfois le cochon brûlé !). À la fin de ma
« carrière » dans les majorettes, qui
d’ailleurs n’étaient plus appelées comme ça mais
« twirling
bâton », on
partait faire des compétitions, et là, j’ai vu des
filles manier deux, trois baguettes à la fois ; c’était
impressionnant et magnifique. Notre capitaine était la
meilleure de la région au lancer de baguettes. Elle pouvait
lancer trois baguettes l’une après l’autre sans les faire
tomber et pendant de très longues minutes… Elle tournait
trois, voire quatre fois sur place. Cela nous a permis de remporter
des trophées. Aujourd’hui, le twirling bâton est devenu très sportif et très
artistique. On ne voit presque plus de défilés de
majorettes dans les rues. Ce ne sont plus que des compétitions
en salles. Le style a changé. J’en garde de très bons
souvenirs, à la fois pour le côté voyages et pour
avoir porté de très jolis costumes. Christelle
[Ribeyron]. Dis-moi, n° 10, été 2002.
in
La gazette de
l'île Barbe
n° 55 Hiver 2003