Établissement de Claude Teillard

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Notre quadrisaïeul Claude Teillard (" la famille Teillard ", supplément au n° 59, 7) fut mis à 15 ans en apprentissage (1810), période au cours de laquelle il perdit son père (1811). À 33 ans, il convint avec sa mère une rente à 9 %. Ces deux contrats sont conservés par Madeleine Pariset.

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[Contrat d'apprentissage]

[Papier timbré à 25 centimes ; recto]

Nous, soussignés, sommes convenus de ce qui suit, savoir que :

moi, Jean-Baptiste Teillard, mets en apprentissage Claude Teillard, mon fils, âgé de quinze ans, chez Jean-Marie Brun, maître fabricant en étoffes de soie unie, pour quinze mois à commencer le premier mai de l'année 1810 et consécutive, pour la moitié du jour ;

le sieur Teillard se charge de nourriture et de le coucher pendant ledit temps, de payer pour son apprentissage la somme de quatre cents livres en argent, savoir le premier paiement de cent cinquante livres en entrant, le second de pareille somme à la moitié du temps, et le dernier paiement, qui est de cent francs, à la fin du temps ;

Jean-Marie Brun s'engage d'apprendre au fils Teillard toutes les étoffes qui se fabriquent dans son atelier, sans lui rien cacher ni déguiser, finalement pour connaître tous les défauts des étoffes de soie unie ;

le fils Teillard sera tenu de travailler ledit temps, obéir à son maître dans tout ce qu'il commandera relatif au travail de fabricant d'étoffes de soie.

Fait double à Lyon ce 30 mai 1810.

Signé : [Jean-Baptiste] TEILLARD. [Jean-Marie] BRUN.

[Verso]

J'ai reçu de Monsieur Teillard la somme de cent cinquante livres pour le premier paiement de la somme ci-devant.

Fait à Lyon ce premier juin 1810.

Signé : [Jean-Marie] BRUN.

 

J'ai reçu de Monsieur Teillard la somme de cent cinquante livres pour le second paiement de la somme ci-devant.

Fait à Lyon ce 3 décembre 1810.

Signé : [Jean-Marie] BRUN.

 

J'ai reçu de Madame Veuve Teillard la somme de cent francs pour le dernier paiement de la somme ci-devant dont je la tiens quitte de tout.

Fait à Lyon ce 2 septembre 1811.

Signé : [Jean-Marie] BRUN.

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[Traité de rente]

[Papier timbré à 35 centimes]

Entre Jeanne Ursule Charles, veuve de Jean-Baptiste Teillard, rentière demeurant à Lyon,

Et Claude Mathieu Teillard, négociant demeurant en la même ville,

Il a été dit que Mme Teillard avait remis à son fils à titre de prêt diverses sommes montant au trente-et-un décembre dernier, en capital et intérêts, à onze mille deux cent quatre-vingt-quatre francs ; qu'en outre elle avait à répéter ses reprises dotales constatées par son contrat de mariage. Mais voulant donner à son fils une nouvelle preuve de l'attachement qu'elle lui porte, elle lui a proposé de lui abandonner la propriété, soit de ce capital, soit de ses reprises dotales, à la charge d'une rente annuelle et viagère de la somme de mille francs payable par moitié et par avance, sous le cautionnement de son épouse ;

M. Teillard ayant accepté cette proposition, les parties ont arrêté ce qui suit :

Article 1er. Au moyen de l'abandon que Mme Teillard fait à son fils, soit de la somme de onze mille deux cent quatre-vingt-quatre francs qu'il lui doit pour les causes susdites, soit de ses reprises dotales, M. Teillard s'engage à servir à sa mère une rente annuelle viagère de la somme de mille francs payable par avance et par moitié.

Ladite rente ayant pris cours au premier janvier dernier, M. Teillard a présentement compté à sa mère, qui lui en passe quittance, la somme de cinq cents francs.

Article 2. Aux présentes est intervenue Élisabeth Jannéat, épouse de M. Teillard, laquelle procédant de l'autorité de son mari, déclare qu'elle se rend caution solidaire du paiement de la rente dont il vient d'être parlé.

Article 3. Si par la suite Mme Teillard jugeait convenable d'avoir une hypothèque sur les immeubles de son fils ou de sa belle-fille, ceux-ci promettent de consentir, à sa première réquisition, un acte par-devant notaire, avec affectation d'hypothèque.

Article 4. Au moyen du présent traité, les parties se tiennent respectivement quittes et libérées de toutes recherches quelconques, et renoncent réciproquement à toutes réclamations qu'elles auraient eu à se faire, à quel titre et pour quelle cause que ce soit.

Fait double à Lyon le 1er mai 1828.

Signé : [Claude Mathieu] TEILLARD. V[euv]e TEILLARD.

 

Bon pour le cautionnement de mille francs.

Signé : Élisabeth TEILLARD née JANNEAT.

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in La gazette de l'île Barbe n° 65, été 2006

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