Geneviève Delachenal,
femme engagée

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Geneviève Mitterrand (1919 – 2006) avait épousé Eugène Delachenal (« la famille de Montgolfier », 4/4, supplément au n° 58, 10,532 1), cousin au 3e degré d’Henri Jaillard, Lison [Louise] de Raucourt de Magdeleine Lepercq.

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Geneviève Delachenal est décédée, le 17 novembre, à l’âge de 86 ans. Elle fut, de 1969 à 1981, responsable des relations extérieures de Bayard-Presse, mettant, au long de ces années, son exceptionnel réseau de relations et toute son énergie — ceux qui ont travaillé avec elle se souviennent de son pas décidé et de sa détermination — au service de l’entreprise et de ses titres, notamment Le Pèlerin et La Croix. Cette femme, dont l’action déborda largement ses activités professionnelles dans le groupe de presse de la rue Bayard, était née Mitterrand, septième d’une famille de huit enfants. La vie ne l’avait pas épargnée. Elle s’était mariée en 1942 avec Eugène Delachenal ; leur sixième enfant venait tout juste de naître quand son mari se tua en montagne, en 1958.

Si elle quitta Bayard, en 1981, ce fut à son initiative et en accord avec le président Jean Gélamur, quand son frère François accéda à la présidence de la République ; elle jugeait que les choses seraient ainsi plus claires, même si elle-même n’était en rien engagée politiquement. Son entregent, sa connaissance fine des différents milieux politiques et religieux lui permirent cependant de jouer un rôle clé de médiatrice dans le dossier de l’école catholique, lors du premier septennat de François Mitterrand. Toute sa vie fut celle d’une femme engagée, d’abord dans ses jeunes années au sein de la Jeunesse indépendante chrétienne féminine (JICF). Elle fut par la suite présidente de l’Union féminine civique et sociale (UFCS) pendant neuf ans. Son dernier engagement ne fut pas le moins important à ses yeux : elle se mobilisa dès 1982 en faveur du mouvement des soins palliatifs, dans l’association JALMALV (Jusqu’à la mort accompagner la vie), dont elle créa en 1988 l’antenne parisienne. Geneviève Delachenal était une femme de forte conviction et de passion. Bayard se souvient de tout ce qu’elle apporta au groupe par son inlassable travail de communication. Nous présentons à sa famille, à ses nombreux enfants, petits-enfants et arrière petits-enfants nos plus sincères condoléances. Et nous les assurons de nos prières.

Dominique Quinio

In La Croix, n° 37603, 21 novembre 2006.

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 in La gazette de l'île Barbe n° 67, hiver 2007

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