Le Sacré-Cœur de la rue Boissac

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Sacré-Cœur de Jésus (1827)

Cet ordre d’institution récente, sous la règle de saint Ignace de Loyola, a fondé un couvent à Villeurbanne, près Lyon. Il a été établi une succursale dans la rue Boissac, où Mlle de La Balmondière a acheté une maison ad hoc. Il n’y a encore que six religieuses ; elles tiennent des demoiselles en éducation. (Non autorisé.)

Jean-Antoine Ozanam.

In Mémoire statistique pour servir à l’histoire de l’établissement du christianisme à Lyon, Lyon, 1829.

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Petite histoire de la Rue Boissac

L’histoire commence avec la construction de deux hôtels du 6 et du 8 au xviie siècle, en 1646 précisément. Ce sont les seuls hôtels particuliers du xviie siècle dans ce quartier.

Le 6, hôtel de Fleurieu, habitation de la famille de Boissat, abrita des visiteurs illustres : La Fontaine, Voltaire, J.-J. Rousseau. La Fontaine, dit-on, y composa et y data la fable du Chien portant au cou le dîner de son maître, à partir d’une coutume lyonnaise où des chiens dressés portaient les repas des restaurateurs aux hôtels particuliers.

L’hôtel de Fleurieu fut acquis au lendemain de la Révolution française par Thérèse Marie Françoise Bottu, comtesse de La Barmondière, pour abriter son frère malade. À la mort de celui-ci, voulant contribuer à l’éducation chrétienne des jeunes filles, Mme de La Barmondière se mit en rapport avec sainte Madeleine-Sophie et le Sacré-Cœur de La Ferrandière, fondé en 1819 à Villeurbanne.

Le 14 mai 1827 marque la date de naissance du Sacré-Cœur de la rue Boissac : la mère Geoffroy, accompagnée de la mère de Charbonnel, prenait possession de la maison. Un vaste jardin s’étendait alors jusqu’à la rue du Plat, on y voyait une vache paître l’herbe fraîche, et poires et raisins y mûrir au soleil… Le pensionnat ne comptait alors pas plus de 70 élèves.

C’est à Lyon, dès 1832, que fut fondée la première Congrégation des enfants de Marie. Dix ans plus tard, le 20 août 1842, mourrait Mme de La Barmondière. La maison garde la mémoire de cette insigne bienfaitrice, puisqu’elle est placée sous le patronage de sainte Thérèse, sa patronne.

En 1858, la Société du Sacré-Cœur acquiert le domaine des Anglais, aujourd’hui la roseraie et le stade Saint-Marc, pour les internes de la Rue Boissac. La Rue Boissac devient donc « externat du Sacré-Cœur » pour les filles de 3 à 10 ans.

Ce ne fut qu’à partir de 1876 que toutes les classes furent représentées rue Boissac, ce qui exigea la construction de bâtiment du fond et de la galerie, « le Petit Versailles », qui le reliait au bâtiment principal, et l’achat, en 1891, du n° 8.

En 1893, la Société du Sacré-Cœur acquiert aussi le terrain sur lequel sera construite la chapelle. Celle-ci présente une architecture intérieure de style composite et un mobilier néogothique qui forment un ensemble harmonieux. La pièce maîtresse est la grande verrière de Lucien Bégule représentant l’Assomption (carton de Tony Tollet).

Nous arrivons à la période dite des Expulsions, avec la fermeture des écoles « congréganistes ». En 1901, le 6 est vendu à M. Rotzard de Hertaing. De même pour le 8, vendu à M. Jourda de Vaux. Une association d’anciennes élèves se crée pour garder les immeubles loués en appartements. Mil neuf cent vingt : l’externat est rouvert, avec une directrice laïque qui restera directrice légale jusqu’en 1924. On récupère petit à petit les locaux loués. Le dernier fut libéré en 1974, le 2e étage du n° 8, occupé par la famille Rendu.

L’externat reprend son cours jusqu’en 1970, date où se crée le Centre Saint-Marc : nos classes secondaires fusionnent avec celles des jésuites et des ursulines ; nous gardons sur place les classes primaires, devenues celles « de la Presqu’île » par absorption de différentes écoles du quartier. Un « technique court » est également ouvert. Une religieuse du Sacré-Cœur enseigne à l’école Boissac jusqu’en juin 2001.

Site du Centre Saint-Marc.

 

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In La gazette de l'île Barbe n° 77

Ete 2009

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