Première condition : lancer
l'organisation très tôt, même si les
imprévus de dernière minute sont
inévitables. Deuxième condition : avoir
arrêté la date avant d'inviter, puisque de toute
façon elle n'arrangera personne. Troisième condition :
prévoir plus de participants que d'inscrits ; sur les 30 %
d'invités qui ne répondent rien, il en arrive bien un
quart, compensant largement ceux qui, répondant
présents, ne viennent pas. Quatrième condition : s'armer de
patience, de sérénité, voire d'un brin
d'insouciance ; tout est stress, depuis l'idée jusqu'au
départ du dernier invité, alors, n'en rajoutons pas
! Tout avait donc commencé bien
avant les 4 et 5 juillet derniers. Mais ces moments-là,
vécus dans le secret vis-à-vis de papa, resteront
nôtres : si vous voulez les connaître, à votre
tour de vous les procurer ! Le 4 à 11 heures, papa est
appelé à sa fenêtre par ses quatorze
petits-enfants, tous habillés de vert fleuri. La
présence de certains d'entre eux à Aillon lui
était connue - principalement sous prétexte de visiter
une troupe scoute. Mais voir Emmanuel, Agnès et leurs quatre
enfants arrivant d'Angers avait de quoi le surprendre et
l'émouvoir. C'est alors que nous lui avons annoncé la
présence de quelques amis en début
d'après-midi... Finalement, sur deux jours, les uns
succédant aux autres, 120 personnes lui ont fait le plaisir de
leur présence ! Vous devinez l'activité
fébrile pour tout mettre en place à partir de 11 heures
et avant les premières arrivées, vers 14 heures :
tentes, tables, chaises, réchauds, etc. À partir de là, ce sont
des instants de rencontre, de redécouverte, de joie,
d'émotion qui se sont succédés sur deux
jours. A 19 heures, un repas bauju
était servi : diots au vin blanc, polente aux oignons ou
à l'emmenthal, fromages d'Alsace, d'Anjou, du Sud-Ouest, du
Beaujolais et bien sûr de Savoie, composition de gâteaux
roulés. En soirée, des diapositives
tirées de la « diapothèque » de papa nous
faisaient partir à la rencontre des souvenirs, des lieux, des
cousins, des amis de ces trente années. Le dimanche matin 5 juillet, nous
étions trente à attaquer le Colombier et ses 2.035
mètres. Si c'était loin d'être une
première pour nous, c'était en tout cas la
première fois que nous y montions aussi nombreux. Soleil,
vaches, fleurs, chamois, alpagistes, randonneurs, vue, transpiration,
fatigue, photos... tout était bien en place pour ce qui,
à Aillon, constitue tout de même une classique.
À midi (un peu passé !),
un buffet, résultat des contributions de tous les
invités, attendait tout le monde, randonneur ou non. Fromages,
desserts, cafés et digestifs permettaient à chacun de
terminer doucement l'après-midi, clôturant ces deux
bonnes journées dont chacun repartait riche de nouveaux
souvenirs. Bref, les organisateurs ont
plutôt bien supporté ces deux jours, les
fêtés ont semblé assez contents de ces amicales
démonstrations, et les invités ont manifesté une
certaine satisfaction. Nous sommes heureux d'avoir partagé ces
instants. Un grand merci à vous, participants ou sympathisants
empêchés. Un arbre symbolisera à Aillon ces deux
jours d'anniversaires. Ah, au fait : papa est bien né
il y a 70 ans, mais c'était le 26 décembre! François
POYET In La gazette de l'île Barbe n° 34 Automne
1998