Cyclotourisme en Provence

Août 1994

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En août 1994, Romain Cabane, 14 ans, fils de Laurent et Françoise, et son cousin germain Guillaume Cabane, 16 ans, fils de Paul et Christine, ont fait à vélo ce trajet de Sisteron à Avignon.

 

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Mercredi 24 août 1994

 

Nous sommes arrivés à Sisteron avec un soleil qui nous avait fait défaut jusqu'ici car, sur la route des Alpes, nous n'avions pas pu beaucoup le voir à cause du brouillard.

À Sisteron donc, nous sommes descendus du car et avons regonflé nos roues (nous avions dû les dégonfler pour faire entrer nos vélos dans le car sans la roue avant). Il y avait une citadelle (sans doute une des nombreuses places fortes construites par Vauban) mais elle était située en hauteur et nous n'avions pas le, temps de nous attarder. Sitôt après, nous sommes partis pour Saint-Etienne-les-Orgues. Je crois bien que ce fut le jour le plus éprouvant pour nous car cela montait et descendait tout le temps.

Arrivés à Saint-Étienne-les-Orgues, petite ville aux toits bas et faits de la même couleur que tous les alentours (si bien que de loin, on ne voit pratiquement rien), nous avons cherché la mairie pour savoir où trouver un camping pour passer la nuit. Une fois arrivés à celui-ci, nous avons planté notre tente et sommes partis acheter notre dîner. Nous avons mangé une omelette aux lardons... Délicieux !

Après, nous sommes allés nous promener à vélo dans Saint-Étienne. Nous sommes allés nous coucher vers 22 heures.

 

Jeudi 25 août 1994

 

Nous sommes partis pour Simiane-la Rotonde vers 11 heures, après avoir fait la vaisselle. Vers 12 heures 30, nous avons mangé un hachis parmentier qui, ma foi, n'était pas mauvais.

La route, dans ces coins, est superbe. Nous avons dû, contrairement à nos prévisions, obliquer vers Banon car nous n'apercevions pas la D18. Nous sommes finalement arrivés à Simiane tôt dans l'après-midi. Simiane est une petite ville située en hauteur (c'eût été une très bonne place pour un château ; cette citadelle en a d'ailleurs un à son sommet). Il y a des ruelles très étriquées.

Nous sommes donc allés chercher le camping le plus proche, qui se trouvait alors à Valsaintes. Nous sommes arrivés au camping et y avons découvert une piscine. Nous avons dîné (quenelles et pâtes). Après, nous sommes allés à la piscine car avant, il y avait trop de monde. Nous avons demandé s'il y avait un téléphone par ici, et la réponse fut affirmative. Sans crainte, nous sommes donc allés nous balader jusqu'à Carniol. Ces coins-là sont totalement perdus mais ils sont superbes. Nous avons croisé un pasteur ramenant son troupeau, qui avait bien deux cents têtes, avec son chien.

Quand nous sommes enfin revenus (vers 21 heures), la salle où était le téléphone était bouclée. Nous sommes donc partis vers 21 heures 30 en cinquième vitesse pour arriver à Simiane le plus rapidement possible ; nous y sommes parvenus en l'espace de vingt minutes. En revenant, nous avons traîné un peu plus et avons pu observer une lune d'une couleur sang avec des nuages soufrés autour dans une nuit noire. Nous étions donc dans nos duvets vers 22 heures 30.

 

Vendredi 26 août 1994

 

Nous avons fait très vite, puisque à 9 heures 30, nous n'étions plus au camping. Oppedette est un village microscopique mais très typique et pour la même raison superbe. Il y a des petites maisons perchées au-dessus du vide et n'ayant des fenêtres que du côté de la rue. Nous sommes parvenus à Oppedette assez vite et avons pris notre petit déjeuner grâce à un boulanger ambulant ; nous lui avons acheté des brioches, des croissants, des pains au chocolat, des pizzas et une baguette. Après, nous étions comblés, et nous sommes allés au canyon d'Oppedette. Ce canyon doit faire entre un et deux kilomètres de long ; il est même assez profond (entre 50 et 75 m de fond).

Ensuite, nous sommes allés à Viens (qui est une ville sans signes particuliers sauf qu'elle est en hauteur et que nous avons donc dû monter pour y parvenir), où nous avons pu trouver des fruits pour le déjeuner.

Après celui-ci, nous avons trouvé le GR6, qui descendait à traven le Colorado... C'était superbe. Cétaient des énormes carrières ocre à perte de vue noyées dans les pins. C'était complètement rouge et orangé, il y avait des aiguilles et des pics et des montagnes de roc rouge.

Jusqu'à Apt, nous avons pu apercevoir celles-ci. Apt est une ville munie d'un château moyenâgeux et de petites ruelles piétonnières pleines de monde. Arrivés à Apt, nous avons cherché un camping et avons trouvé assez rapidement, mais celui-ci était sur une côte que nous n'avons pas eu le courage de monter. Un autre camping devait donc pouvoir faire l'affaire.

Nous avons trouvé cet autre assez rapidement ; après, nous sommes allés nous promener, et nous sommes arrêtés dans un café, dont nous sommes partis après une partie de baby-foot.

En revenant, nous avons mangé des pâtes à la bolognaise. Nous avons fait un dernier tour et sommes allés nous coucher.

 

Samedi 27 août 1994

 

Partis d'Apt pour aller à Bonnieux, nous avons pris une route qui montait très peu mais longtemps ; ce n'était pas désagréable ; c'était la première fois que nous voyions le mont Ventoux et nous l'avons pris en photo. Nous avons remarqué que Bonnieux est une très jolie petite ville avec une cité haute non sans intérêt.

Après le déjeuner, nous sommes allés voir le château de Lacoste, dont nous avons pris une ou deux photos, car il commençait à être rénové. Il n'était pas possible de le prendre d'ensemble ; nous avons un peu circulé dans les ruelles alentours.

Vers Roussillon, nous avons encore vu quelques carrières d'ocre. Nous avons rapidement trouvé un camping et nous sommes allés quelque temps à Roussillon. C'est une ville aux maisons de couleurs fauves (roses, rouges, oranges, brunes...).

En revenant, nous avons mangé des saucisses-lentilles et sommes vite rentrés sous la tente, harassés.

 

Dimanche 28 août 1994

 

Ce jour-là, nous sommes montés jusqu'à Gordes, où nous avons acheté de quoi déjeuner. Nous sommes allés sur la place du château, qui est très beau. Ensuite, nous avons fait route vers Sénanque, où nous sommes arrivés après une longue montée et une courte descente. A l'abbaye de Sénanque, nous avons bu tout notre soûl et sommes ensuite allés acheter du miel et de la lavande. Sénanque est une abbaye du XIIème siècle située dans un fond de vallée. Devant elle s'étale un petit champ de lavande. C'est une abbaye de style roman bien ronde.

Après, nous avons pu nous dessécher pendant la montée avant le col. Nous sommes vite repartis car nous avions une énorme descente devant nous. Cela descendait jusqu'à Venasque, mais cette ville étant perchée sur une colline, nous avons dû monter avant d'y arriver. Il y avait une petite église superbe et quelques remparts dont certains blocs servaient de murs à des maisons. En haut, il y avait une vue imprenable sur le mont Ventoux. Nous sommes ensuite descendus à Pernes-les-Fontaines, où nous n'avions prévu d'aller que le lendemain. Après, nous sommes même allés jusqu'à l'Isle-sur-la-Sorgue car le paysage n'était pas des plus beaux.

Nous avons dormi ici après être allés au bar et avoir mangé de la choucroute garnie.

 

Lundi 29 août 1994

 

Nous sommes partis de l'Isle assez tard, vers 11 heures, pour arriver à Fontaine-de-Vaucluse, où il n'y avait quasiment pas d'eau, mais ça respirait l'air frais. Après avoir déjeuné au-dessus de la Sorgue, nous nous sommes baignés dedans mais elle était glaciale.

Longtemps après, et nous étant trompés de route pas mal de fois, finalement nous sommes arrivés à Oppède-le-Vieux, qui est inoubliable, mais où nous n'avons pas eu le courage de monter ; j'ai pris une photo.

Nous sommes arrivés après cela assez rapidement à Maubec. J'ai réglé le camping, nous avons mangé du couscous, et ensuite nous sommes partis à Cavaillon, qui est nettement plus belle que Maubec. Au retour, nous nous sommes endormis d'un trait.

 

Mardi 30 août 1994

 

Nous sommes partis pour Avignon, où nous sommes arrivés après de gros efforts. Pour trouver le camping, nous ne nous sommes pas vraiment amusés, mais nous avons quand même trouvé tant bien que mal. Après, nous sommes partis pour la cité des papes, où nous avons trouvé une cafétéria Flunch. Nous nous sommes régalés : escalopes, frites, glaces, cafés, cappuccinos, noix de coco... et j'en passe, sinon on y serait encore demain.

Nous sommes rentrés repus, vers 10 heures du soir.

 

Mercredi 24 août 1994

Ce jour-là ne fut pas très drôle, dans la mesure où ce fut le dernier ; je vais donc passer sur les détails. Nous avons été bloqués dans la gare à cause de l'orage, je suis sorti pour aller au SERNAM, mais je me suis fait tremper par les camions et le SERNAM n'était pas ouvert, ensuite Guillaume est parti, je suis retourné au SERNAM... Enfin bref ! le bagne, quoi !

Mais, arrivés respectivement moi à Paris et Guillaume à Corbelin, nous avons pu nous reposer un peu en pensant à la rentrée.

Romain CABANE

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in La gazette de l'île Barbe n° 21

Eté 1995

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