Ses parents, alors alternativement en
Guadeloupe et en Guyane, l'envoyèrent étudier loin
d'eux, à Paris. Il y voyait son grand-père, Alexis
Pariset (Romenay, 1772 - Paris, 1843), négociant en draps et
soieries à Paris, et sortait chez sa tante Céleste
Letourneur (Paris, 1800 - ibidem, 1875). En 1847 (à 21 ans), Ernest
Pariset alla à Lyon pour s'initier à son tour au
négoce de la soierie ; il ne devait plus quitter cette
ville. Il y rencontra sa "commère",
Honorine Teillard, qu'il devait épouser, et qualifier
d'épouse incomparable "quand cette belle statue se fût
animée". Cela prit quelque temps. Elle hésita un an
avant de consentir au mariage, célébré le 12
septembre 1848 (lui avait presque 22 ans, elle 19 et demi) par
monseigneur Lyonnet, évêque de Valence. Après plusieurs fausses couches,
elle eut en 1858 une première fille, Alice, puis trois enfants
morts en naissant entre 1858 et 1864, et enfin Ernest (1865),
Marguerite (1867) et Fernand (1869). Son mariage donna enfin des parents
à Ernest Pariset, qui n'avait pour ainsi dire pas connus les
siens, alors encore en Guyane. Habitant jusqu'alors 13, quai
Saint-Clair, il s'installa chez ses beaux-parents : 6, place
Bellecour. En été 1865 pourtant, il loua la
propriété « Fond rose » à Cuire
(actuellement Caluire-et-Cuire) pour que son épouse accouche
loin de leur fille, souffrant alors d'une maladie contagieuse.
Son beau-père, soyeux, lui
procura aussi une condition dans sa maison de commerce. Ainsi
établi dans la soierie lyonnaise, Ernest Pariset devint juge
au Tribunal de commerce, puis vice-président de la Chambre de
commerce de Lyon. Mais il s'intéressait beaucoup
plus à l'histoire de la soierie qu'à la chose
même. Il publia une Histoire de la soie en deux volumes (1862 et 1865), qui contribua
à lui valoir la croix de la Légion d'honneur
(1868). La mort de ses beaux-parents bouleversa
ce bel ordonnancement. Il n'avait sans doute ni la
compétence ni la motivation pour prendre, à 41 ans, la
succession de son beau-père (t 27janvier 1868), et la maison
de soierie familiale fut liquidée. Il entra alors à la
Condition générale des soies, dont il dirigea le
Magasin général. Sa belle-mère mourut à
son tour (5 mars 1869). Ernest Pariset emménagea avenue de
l'Archevêché. Toutefois, pendant la guerre de 1870, il
installa son épouse et ses quatre enfants (de 1 à 12
ans) à Genève. Revenu et gîte ainsi
assurés, il se consacra à ses travaux historiques. Veuf
à 71 ans (10 avril 1898), ses enfants mariés
(Marguerite en 1895, Ernest en 1898, Fernand en 1903) ou
décédés (Alice en 1904), il n'eut plus d'autre
souci que celui-là. Il publia ainsi en tout une quinzaine de
volumes et articles, la plupart à propos de la soierie
lyonnaise (cf. inf.). Elu membre de l'Académie de Lyon
(section d'histoire et d'antiquités) en 1873, il en devint
membre émérite en 1907. Il mourut le 26janvier 1912 à
Lyon, âgé de 85 ans. Il existe de lui une bonne
photographie, dont un tirage encadré est conservé
à l'île Barbe. Pierre
JAILLARD [1] Histoire de la soie, 1862-1865, 2 volumes. [2] Histoire des beaux-arts à
Lyon, 1873. [3] Histoire de la Chambre de commerce de
Lyon, 1886-1889. [4] Histoire des industries de la
soie, 1890. [5] "le Livre du préfet" in
Mémoires de
l'Académie, tome IV,
1896. [6] les Entrées solennelles à
Lyon, 1897. [7] "Souvenirs lyonnais de 1496
à 1896" in Mémoires de
l'Académie, tome V,
1897. [8] Histoire de la fabrique
lyonnaise, 1901 (étude
sur le régime social et économique de l'industrie
à Lyon depuis le XVIème siècle). [9] les Tireurs d'or et d'argent à
Lyon, 1903
(XVIIIème et XIXème siècle). [10] Vers la Terre polaire australe, 1904. [11] "la Médaille
énigmatique", in Mémoires de
l'Académie, tome IX,
1905. [11 bis] "Notes complémentaires"
sur la médaille énigmatique, ibidem,
tome XII, 1911. [12] les Pennonages à Lyon, 1906. [13] la Société de secours mutuels et
la Caisse des retraites des ouvriers en soie, 1909. [14] Jean Cleberger, dit le bon Allemand, l'homme de
la roche, 1911.
Oeuvres