Ernest Pariset

(Basse-Terre, 1826- Lyon, 1912)

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Troisième enfant d'Aimé Pariset, commissaire de la Marine, et Emilia Amic, Marie Alexis Michel Ernest Pariset est né le 29 septembre 1826 à Basse-Terre (Guadeloupe), et fut baptisé le 29 octobre 1826.

Ses parents, alors alternativement en Guadeloupe et en Guyane, l'envoyèrent étudier loin d'eux, à Paris. Il y voyait son grand-père, Alexis Pariset (Romenay, 1772 - Paris, 1843), négociant en draps et soieries à Paris, et sortait chez sa tante Céleste Letourneur (Paris, 1800 - ibidem, 1875).

A Lyon, mariage avec une "belle statue"

En 1847 (à 21 ans), Ernest Pariset alla à Lyon pour s'initier à son tour au négoce de la soierie ; il ne devait plus quitter cette ville.

Il y rencontra sa "commère", Honorine Teillard, qu'il devait épouser, et qualifier d'épouse incomparable "quand cette belle statue se fût animée". Cela prit quelque temps. Elle hésita un an avant de consentir au mariage, célébré le 12 septembre 1848 (lui avait presque 22 ans, elle 19 et demi) par monseigneur Lyonnet, évêque de Valence.

Après plusieurs fausses couches, elle eut en 1858 une première fille, Alice, puis trois enfants morts en naissant entre 1858 et 1864, et enfin Ernest (1865), Marguerite (1867) et Fernand (1869).

La protection de ses beaux-parents Teillard

Son mariage donna enfin des parents à Ernest Pariset, qui n'avait pour ainsi dire pas connus les siens, alors encore en Guyane.

Habitant jusqu'alors 13, quai Saint-Clair, il s'installa chez ses beaux-parents : 6, place Bellecour. En été 1865 pourtant, il loua la propriété « Fond rose » à Cuire (actuellement Caluire-et-Cuire) pour que son épouse accouche loin de leur fille, souffrant alors d'une maladie contagieuse.

Son beau-père, soyeux, lui procura aussi une condition dans sa maison de commerce. Ainsi établi dans la soierie lyonnaise, Ernest Pariset devint juge au Tribunal de commerce, puis vice-président de la Chambre de commerce de Lyon.

Mais il s'intéressait beaucoup plus à l'histoire de la soierie qu'à la chose même. Il publia une Histoire de la soie en deux volumes (1862 et 1865), qui contribua à lui valoir la croix de la Légion d'honneur (1868).

Nouvelle position, nouveau domicile ; même passion

La mort de ses beaux-parents bouleversa ce bel ordonnancement.

Il n'avait sans doute ni la compétence ni la motivation pour prendre, à 41 ans, la succession de son beau-père (t 27janvier 1868), et la maison de soierie familiale fut liquidée. Il entra alors à la Condition générale des soies, dont il dirigea le Magasin général.

Sa belle-mère mourut à son tour (5 mars 1869). Ernest Pariset emménagea avenue de l'Archevêché. Toutefois, pendant la guerre de 1870, il installa son épouse et ses quatre enfants (de 1 à 12 ans) à Genève.

Revenu et gîte ainsi assurés, il se consacra à ses travaux historiques. Veuf à 71 ans (10 avril 1898), ses enfants mariés (Marguerite en 1895, Ernest en 1898, Fernand en 1903) ou décédés (Alice en 1904), il n'eut plus d'autre souci que celui-là. Il publia ainsi en tout une quinzaine de volumes et articles, la plupart à propos de la soierie lyonnaise (cf. inf.). Elu membre de l'Académie de Lyon (section d'histoire et d'antiquités) en 1873, il en devint membre émérite en 1907.

Il mourut le 26janvier 1912 à Lyon, âgé de 85 ans. Il existe de lui une bonne photographie, dont un tirage encadré est conservé à l'île Barbe.

 

Pierre JAILLARD


Oeuvres

[1] Histoire de la soie, 1862-1865, 2 volumes.

[2] Histoire des beaux-arts à Lyon, 1873.

[3] Histoire de la Chambre de commerce de Lyon, 1886-1889.

[4] Histoire des industries de la soie, 1890.

[5] "le Livre du préfet" in Mémoires de l'Académie, tome IV, 1896.

[6] les Entrées solennelles à Lyon, 1897.

[7] "Souvenirs lyonnais de 1496 à 1896" in Mémoires de l'Académie, tome V, 1897.

[8] Histoire de la fabrique lyonnaise, 1901 (étude sur le régime social et économique de l'industrie à Lyon depuis le XVIème siècle).

[9] les Tireurs d'or et d'argent à Lyon, 1903 (XVIIIème et XIXème siècle).

[10] Vers la Terre polaire australe, 1904.

[11] "la Médaille énigmatique", in Mémoires de l'Académie, tome IX, 1905.

[11 bis] "Notes complémentaires" sur la médaille énigmatique, ibidem, tome XII, 1911.

[12] les Pennonages à Lyon, 1906.

[13] la Société de secours mutuels et la Caisse des retraites des ouvriers en soie, 1909.

[14] Jean Cleberger, dit le bon Allemand, l'homme de la roche, 1911.

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