Notre-Dame de Fourvière aujourd'hui

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La basilique Notre-Dame de Fourvière connait depuis plusieurs années un renouveau pastoral. Celui-ci se manifeste en particulier à l'occasion des célébrations et manifestations liées au centenaire de son inauguration.

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Le 8 décembre de chaque année, la ville de Lyon est toute illuminée par de multiples bougies posées sur le rebord des fenêtres. C'est l'hommage que la population lyonnaise rend à Notre-Dame de Fourvière, et ce depuis 1852. Qui sait en effet que la ville de Lyon fut placée, en 1643, sous la protection de la Vierge Marie ? Qui sait aussi que, depuis cette même année, les élus et les notables lyonnais s'y rendent, chaque 8 septembre, pour le voeu des échevins : à l'époque, les notables de la ville avaient promis de monter chaque année sur le colline de Fourvière pour y prier la Vierge si l'épidémie de peste qui sévissait cessait rapidement. Ce qui arriva.

Le culte marial, à Lyon, date probablement du IIème siècle : l'évêque martyr saint Pothin aurait ramené d'Orient une icône et établi la dévotion à Marie. C'est du XIIème siècle que l'on peut dater la construction d'une chapelle. Partiellement détruite lors des guerres de religions, elle sera reconstruite au XVIème siècle. C'est en 1896, voici cent ans, suite à un autre voeu, formulé en 1870 par les autorités face à la crainte d'une invasion prussienne, que sera édifié le bâtiment tel que nous le connaissons aujourd'hui.

C'est souvent vers Notre-Dame de Fourvière que les Lyonnais se sont tournés et se tournent encore pour confier leurs joies, mais aussi leurs peines, leurs soucis, leurs prières, formuler des remerciements ou des demandes de toutes natures.


Des activités pastorales très diversifiées

La fréquentation nombreuse du sanctuaire est le fait de personnes de tous ages et de toutes catégories sociales, en particulier des gens simples. Cette piété souvent très simple peut parfois apparaître empreinte de superstition ou même éloignée d'une juste théologie. Pourtant, cette foi populaire, qui demeure à christianiser en profondeur, manifeste une réelle ouverture du coeur de l'homme vers celui qu'il n'arrive pas à nommer correctement mais dont il pressent à la fois la présence et l'amour. Fourvière est aussi un lieu d'écoute des petits et des blessés de la vie : on monte souvent à Fourvière parce que l'on n'ose pas se montrer ailleurs : indigents, économiquement faibles, chomeurs, handicapés, blessés de la vie, malades, exclus viennent pour être écoutés. Ces démarches, si elles sont profondément humaines, n'en sont aussi pas moins profondément religieuses. Depuis des siècles, on vient aussi à Fourvière en pèlerinage. Ici, pas d'apparition ou de message spécifique comme à Lourdes ou La Salette, mais simplement un lieu de dévotion mariale «ordinaire». Marie est, pour le chrétien, le modèle du croyant et du disciple de Jésus. Fourvière est enfin un lieu de pastorale ordinaire (3 000 à 4 000 personnes participent à l'eucharistie chaque dimanche) avec le souci d'accueillir toutes les sensibilités religieuses et liturgiques.

 

Les 6 et 7 décembre, création d'une cantate la Vierge et l'Enfant par Marcel Godard et Didier Rimaud. Le 8, messe du cinquantenaire du Secours catholique, messe des jeunes pour le lancement diocésain de la préparation des journées mondiales de la jeunesse, messe des illuminations. Ce centenaire témoigne d'un renouveau de Fourvière.

 

 

Nadine SOUBRIAT

Commission de Fourvière

8, place de Fourvière ; 69005 LYON; 04 78 25 13 01

in Prions en Eglise.

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in La gazette de l'île Barbe n° 27

Hiver 1996

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