Si cela peut intéresser la
Gazette, j'ai extrait quelques passages de ces dix pages. Mais si
vous jugez opportun de ne pas les faire paraître, à vous
de voir. Marie-Jo
POUZET Quelle joie d'avoir pu partager un peu
de leur quotidien, touchant ainsi du doigt combien la pauvreté
est mère de simplicité et peut, même si leur vie
est dure, être la source du bonheur ! J'ai été
frappé par leur incroyable capacité à rire en
toute circonstance, qui les rend profondément heureux.
(...) Ils savent ce que c'est que la
solidarité, la famille, l'accueil. Je garderai toujours en
mémoire [le moment] où, allant visiter une famille dans
un bidonville, je me suis vu mis à la place d'honneur dans la
maison et offert, par ces gens qui ont du mal à manger
correctement tous les jours, du thé, des confiseries et
même du Coca-cola. Comment ne pas être bouleversé
par ces regards brillants de joie en me voyant leur rendre visite
? (...) Ils sont très attachés
à la famille. (...) Qui songerait à abandonner un
frère qui ne gagne pas sa vie parce qu'il ne trouve pas de
travail? (...) En Inde, quand un membre de la famille gagne de
l'argent, tous en profitent. (...) Vous tous, mes frères indiens
qui avez été réellement ma famille tout au long
de mon séjour parmi vous, (...) je vous remercie de tout ce
que, bien souvent sans même le savoir parce que c'est ce que
vous êtes qui m'a tant bouleversé, vous m'avez
donné. Pendant ces deux années, j'ai essayé moi
aussi de vous donner tout ce que j'ai, ce que je suis, et vous me
l'avez rendu bien plus qu'au centuple. Jamais je ne pourrai vous oublier.
(...) Jérôme
DUCROT In La gazette de l'île Barbe n° 28 Printemps
1997