« Lyon 93 »

"Lyon 93, association lyonnaise des familles des victimes des événements qui marquèrent la Révolution française à Lyon" (39 bis, rue de Marseille ; 69007 LYON ; 04 78 58 81 89), créée en juillet 1982, s'est fixé omme objectif d'agir de manière désintéressée pour le maintien du souvenir des victimes lyonnaises de la période révolutionnaire.

Elle se propose :

Bon-papa (Henri Jaillard) et Mamie (Lisette [Elisabeth] Jaillard-Pariset) ont été des adhérents de la première heure de "Lyon 93". Depuis, notre famille y a été représentée par Georges Lepercq et Philippe Rambaud. J'y ai moi-même adhéré cette année.

Nous descendons en effet des "victimes" suivantes ou de leurs frères ou soeurs : Claude-François Neyrat, Gabriel et Gabriel-Claude Servan (côté Jaillard), Charles-François Millanais de la Thibaudière (côté Goyet), Dominique Gounet, Jean-Guillaume et Laurent Berthon du Fromental (côté Pariset), Mathieu-Michel et Pierre Muguet, Jeanne Bauquis (côté Bidreman), Etienne Basset (?). Outre des Neyrat, Servan et Milanais, les Lepercq descendent aussi d'Etienne Fichet ; et les Rambaud de Jean-Marie Charasson, Henri Jordan, Benoît-Louis Saint-Michel.

Or le 6ème tome du Mémorial de Lyon en 1793- Vie, mort et famille des victimes lyonnaises de la Révolution, à paraître début 1992, sera consacré aux victimes Millanais et Bellescize. Actuellement, un descendant Millanais, Dominique Lafont (66, rue Duguesclin ; 69006 LYON), travaille à cette descendance, qui devrait rassembler près de 10.000 personnes, en quelque 500 pages.

Vous comprendrez aisément tout l'intérêt de cette entreprise, des suites de laquelle nous vous informerons. Pour la favoriser, vous voudrez bien réserver le meilleur accueil à notre cousin généalogiste !

Pierre JAILLARD

 


A propos de « Lyon 93 »

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Le monde n'est pas divisé en deux : les bons et les méchants, les saints martyrs de 93 et les affreux révolutionnaires.

La frontière du bien et du mal nous traverse tous ; chacun, nous portons en nous le meilleur et le pire. Nous sommes tous blanc et noir.

Les mouvements humains sont logés à la même enseigne ; la Révolution française en est un exemple typique : elle est née dans une société bloquée qui aspirait à plus de justice et plus de liberté, elle a été servie, aussi, par des hommes réellement au service du bien commun, elle a mis en exergue des valeurs humaines indéniables, même si ce n'est pas elle qui les a inventées, comme les droits de l'homme... et elle a connu des bavures dramatiques, dont certains de nos ancêtres ont été les victimes.

Aujourd'hui, on peut aimer la Révolution à cause des valeurs humaines qu'elle a fait triompher et dont nous sommes les héritiers, sans renier notre solidarité avec les victimes.

Saluons la dévotion filiale de « Lyon 93»... mais nous avons aussi d'autres solidarités, même si nous n'avons pas d'ancêtre parmi les révolutionnaires ou parmi les martyrs de la répression contre la Commune.

Serait-il beaucoup demander à la Gazette de l'île Barbe de chercher si par hasard nous avions des ancêtres parmi les révolutionnaires ou parmi les victimes de la contre-révolution ?

 

Jacques LEPERCQ

 

 


Un livre à lire :

 

Pierre Pierrard

l'Eglise et la Révolution, 1789-1889

Nouvelle Cité, septembre 1988 (98 F)

 

Ce livre couvre cent ans d'histoire. Cent ans au cours desquels l'Eglise, après avoir subi — et parfois promu — le choc de la Révolution, a dû continuellement se situer par rapport à elle : de l'Eglise constitutionnelle à la « contre-révolution irréconciliable », de l'Eglise des évêques-réunis au concordat, autant d'attitudes dont nous sommes pour une part les héritiers. 1789, 1830, 1848, 1870, Pierre Pierrard suit pas à pas, sans polémique, cette histoire où la passion et les préjugés ont servi trop souvent d'arguments. Cet ouvrage extrêmement documenté, qui se lit au fil de l'événement, ouvre au lecteur des perspectives inattendues.

 

Prologue

 

Le mercredi 13 juin 1789, à Versailles, trois curés de France, élus aux Etats généraux par le clergé de la sénéchaussée du Poitou : Lecesve, curé de Sainte-Triaize de Poitiers, Ballard, curé du Poiré, Jallet, curé de Chérigné, quittent la salle où se tiennent les députés du clergé pour se présenter à l'entrée de la salle des Menus Plaisirs, où siègent les membres du tiers état : ils annoncent qu'ils viennent, « conduits par l'amour du bien public », se placer aux côtés de leurs « frères » non privilégiés. L'accueil est enthousiaste, délirant même : « chacun se presse autour des curés ; on les embrasse ; chacun s'intéresse à leur sort... »

C'est que cette démarche amorce un processus qui s'avérera irréversible et qui revêt une importance capitale : la transformation, qui sera effective le 27 juin, des Etats généraux en Assemblée nationale. Cette transformation constitue véritablement la Révolution, le passage décisif d'un régime soumis à la souveraineté absolue du roi au régime constitutionnel qui sera mis en place par les représentants de la Nation, désormais souveraine. Cet événement majeur justifie la boutade célèbre : « Ce sont ces f*** curés qui ont fait la Révolution. »

 

Cent ans plus tard, presque jour pour jour, les 24, 25 et 26 juin 1889, dans la salle de la Société d'agriculture, 84, rue de Grenelle, des centaines de catholiques notables, délégués des dix-huit assemblées provinciales organisées par « l'Association catholique », sont réunis pour dresser le bilan — totalement négatif à leurs yeux — du siècle écoulé, fils de la Révolution française. Ils viennent acclamer le comte Albert de Mun, leader du catholicisme le plus engagé, le plus « social », qui clame : « Nous sommes la Contre-Révolution », et qui stigmatise, en termes éloquents et définitifs, la « doctrine révolutionnaire (...), une doctrine nouvelle, préparée dans les esprits par un long travail accompli depuis la Réforme, mais proclamée pour la première fois comme base de la constitution sociale : la séparation absolue entre la loi divine et la loi humaine, celle-ci affranchie de tout lien avec l'autre et fondée sur l'indépendance absolue de l'homme vis-à-vis du Créateur... »

 

Que s'est-il donc passé, au cours de ce siècle, pour qu'un tel retournement ait pu se produire, pour que l'Eglise de France, partie prenante dans la Révolution de 1789, soit devenue, en 1889, résolument contre-révolutionnaire ?

Des éléments de réponse sont fournis par le présent ouvrage, qui ne prétend pas renouveler l'histoire religieuse de la Révolution française [Ce renouvellement, de nos Jours, est essentiellement l'œuvre de Bernard Plongeron et de son école. — NDLA], mais croit pouvoir éclairer des comportements qui ne sont pas étrangers aux nôtres. A la veille de la célébration du deuxième centenaire de la Révolution française — une célébration qui est révélatrice de passions antagonistes anciennes —, il m'a semblé utile de retracer les itinéraires qui ont abouti, en 1889, à la célébration, par les catholiques de France, du premier centenaire, dans un esprit qui fut comme le négatif de l'enthousiasme de la jeune République laïque exaltant la Grande Révolution, sa mère centenaire mais toujours jeune.

 

Pierre PIERRARD.

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in La gazette de l'île Barbe n° 5

Eté 1991

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