Homélie de la messe de béatification *
« Le propre du saint est de
fixer les yeux sur la réalité, de la regarder d'un
regard qui ne tremble pas et de nous obliger à la voir.
» En s'exprimant ainsi
à propos de Frédéric Ozanam,
béatifié un mois plus tôt à Paris, Mgr
Balland a donné aux nombreux Lyonnais présents,
dimanche à la primatiale, la signification du choix de
l'Église. Frédéric Ozanam, laïc,
universitaire, juriste et intellectuel engagé, sensible
à la compréhension de son temps et inquiet de la
croissance de la pauvreté, peut être donné en
exemple aux hommes de notre temps, et notamment aux jeunes, parce
qu'il a su concilier la Justice et la Charité. Pour fêter à la lyonnaise
la béatification de Frédéric Ozanam, le
diocèse avait voulu une célébration marquante ;
elle le fut. En terme quantitatif puisque la cathédrale
était archi-pleine, et en terme de diversité sociale
puisque tous les milieux qu'Ozanam avait fréquentés
étaient représentés. Au premier rang, les élus, maire
de Lyon en tête, qui se souvenaient qu'Ozanam s'était
essayé à la politique, et les descendants de
Frédéric Ozanam, exprimant à la fois leur
fierté d'avoir eu un tel ancêtre et ressentant une
exigence de fidélité à son action et à sa
mémoire. Ainsi Pierre Jaillard, venu de Sceaux en hommage
à Ozanam et qui a lui aussi choisi l'engagement sur le terrain
politique. Il est adjoint au maire de Sceaux. Les élèves et enseignants
des écoles de France qui portent le nom d'Ozanam
étaient largement représentés : « nous aussi, nous formons sa famille
aujourd'hui, » même
si elle n'est pas tout à fait biologique, jusqu'aux membres
des conférences saint-Vincent-de-Paul, dont il fut l'un des
fondateurs : « il est
à l'origine d'une famille plus grande encore.
» Frères sur le plan spirituel,
ils se sont sentis tous cousins. J.P. Le Progrès de Lyon,
29 septembre 1997
in
La gazette de
l'île Barbe
n° 31 Hiver 1997