Paul Crouïgneau

(Marrakech, 1954-lteuil, 1991)

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Né le 12 avril 1954 à Marrakech, Paul Crouïgneau est décédé le dimanche 20 octobre 1991 à Iteuil, dans la Vienne, dans un accident d'ultra-léger motorisé (ULM). Il était le fils aîné de Jean-Louis et de Geneviève de Raucourt. Dans l'accident est également mort un garçon de vingt-cinq ans, Didier, célibataire, ami des cousins Crouïgneau de Paul.

Paul a fait toute sa brève carrière à la Société anonyme de télécommunications (SAT), à Paris, puis à Poitiers, à Bayonne, et à nouveau à Poitiers. Il avait toujours rêvé d'aviation, mais n'avait pu faire carrière pour des problèmes de vue, je crois. Il était breveté pilote de planeur.

Paul, garçon très gai et aux éclats de rire inoubliables, était d'une gentillesse proverbiale, particulièrement pour les personnes âgées et pour les enfants, qu'il adorait. Il avait épousé Annick Venot le 27 avril 1985 à Montagne, et ils avaient deux enfants, Fabien et Vanessa, âgés de six et cinq ans.

Il va laisser un grand vide. Pensez à Annick, à Fabien, et à Vanessa.

 

Gérald FAUCHER.

 

  

Textes lus aux obsèques

 Iteuil, 22 octobre 1991

 

Seigneur Jésus, je t'en veux d'avoir pris Paul avec toi ; aide-moi à ne pas t'en vouloir.
Seigneur, il était plein d'ardeur, plein de projets, plein de bonté. Pourquoi ?
Est-ce pécher, que d'être passionné ?
Est-ce pécher, d'avoir ce feu de vie en soi ?
Seigneur, aide-moi à comprendre, explique-moi.
Si toi-même ne voulais pas, qui donc l'a voulu ainsi ?
Tu nous dis de ne pas craindre ceux qui ne peuvent s'en prendre qu'à notre corps.
Toujours est-il que Paul a rejoint celui qu'il aimait, celui en qui il croyait, le maître de toute vie ici-bas.
Mon frère, mon aîné, tu ne seras plus là pour nous montrer le chemin ; apprends-moi à te sentir maintenant dans le fond de mon cœur.
Je peux te le dire maintenant : ta foi impétueuse et profonde m'a surpris plus d'une fois.
Seigneur, je t'en veux d'avoir pris Paul avec toi, mais aide-moi à ne pas t'en vouloir.
Paul, mon frère, je t'aime. Seigneur, je vous aime aussi.

Olivier CROUÏGNEAU

 

Les gens sans importance

 

Ce sont des gens sans importance,
Avec des gestes quotidiens,
Qui font renaître l'espérance
Et le bonheur entre leurs mains.
 
Ce sont des gens sans artifices,
Qui vous sourient quand ils sont bien,
Et vont cacher leurs cicatrices
Parmi les fleurs de leurs jardins.
 
Ils ont le cœur un peu fragile,
Et la pudeur de leurs chagrins
Leur donne un doux regard tranquille,
Un peu lointain.
 
Ce sont des gens sans importance,
Et qui parfois ne disent rien,
Mais qui sont là par leur silence
Quand ils sont loin,
 
Et tous les mots sans importance
Qui résonnaient dans la maison,
Mais qui sont lourds de son absence
Dans ma chanson.
 
C'est peut-être à ceux-là qu'on pense 
Quand la mort vient roder pas loin 
En emportant notre insouciance,
Un beau matin,
 
À tous ces gens sans importance,
Avec lesquels on est si bien,
Qui font renaître l'espérance,
Et sans lesquels on n'est plus rien.

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