Xavier Cabane

(Nancy, 1970 - Vaujany, 1996)

*

Xavier Cabane, fils de Bruno et Nady, a été emporté par une avalanche, le 1er janvier 1996, à l'âge de 25 ans, dans la montagne de Côte-Belle, au-dessus de VauJany. Une messe a été célébrée pour lui le 7 janvier, jour de l'Epiphanie, à l'église d'Ecully, par le Père Philippe Mercier.

Ces quelques témoignages nous font regretter d'avoir trop peu connu notre neveu à la mode de Bretagne.

*

Lille, le 23 janvier 1996

 

Chers Parents, chers Frères et Beaux-Frères, chère Sœur et chères Belles-Sœurs, chers Amis, chers Amis de Xavier,

Ne pouvant vous répondre personnellement, pour l'instant, c'est avec ce message collectif que nous voudrions vous dire combien votre présence, soit à Ecully, soit par vos lettres ou vos coups de téléphone, a été forte auprès de nous. Notre blessure restera, mais notre amour de la vie doit refleurir pour Damien, pour Hugues, pour tous. La peine de l'absence est de chaque instant, mais dans le même temps, nous recevons une part de ce que Xavier a été : sa générosité, sa recherche du vrai, son refus de l'indifférence, sa joie de vivre... Nous recevons également de tous dans vos témoignages et nous savons aussi que d'autres ont reçu et recevront !

Comment réorienterons-nous nos vies ?... Nous y réfléchissons et vos pensées ainsi que vos prières nous y aideront. Nous avons en tout cas quelques objectifs immédiats : Que Damien guérisse !... Que la Villette de Vaujany reste cette maison de montagne accueillante à tous et toutes ! Et que pour nous tous, le souvenir de Xavier garde ou réveille ce qu'il y a au fond de nos cœurs de soif d'absolu.

 

Nady et Bruno CABANE, qui vous embrassent.

 

*

Xavier, notre grand, notre aîné,

 

Tu as souvent été notre premier de cordée dans ces montagnes que nous aimons tant. Je pense à ta joie de nous voir réunis tous les cinq au sommet du mont Blanc. J'entends tes récits enthousiastes d'escalades réalisées avec tes frères. J'ai aussi dans le cœur une journée de juin dernier et le souvenir de cette complicité père-fils établie entre nous lors de l'ascension d'un couloir de neige et de glace.

Tu as été le frère aîné, le grand frère, pour Damien et Hugues. Tu savais soutenir et distraire l'un, conseiller l'autre, faire la fête avec eux, débattre d'idées durant des heures... et bien sûr grimper avec eux.

Avec tous, tu as su faire partager ton amour de la vie. « Les copains d'abord » n'étaient pas chez toi de vains mots. Tes talents d'animateur, tu les as mis au service de tous et récemment au service des enfants : tu préparais pour juin le concours de maître des écoles... pour devenir instituteur... en montagne.

Tu refusais la compromission, la résignation, la morosité ambiante. Loin des chemins ordinaires, ta soif de vrai te conduisait en une constante recherche d'absolu.

Le 1er janvier de cette nouvelle année, en dessinant ta trace dans la montagne de Côte-Belle, tu as disparu dans l'avalanche.

Cette trace alors esquissée dans la lumière, n'est-elle pas ton chemin vers Dieu?

 

Ton Papa.

Écully, 7 janvier 1996.

Xavier Cabane (février 1994)

 

Quelques témoignages des amis de Xavier

 

Pour éclairer une partie de la personnalité de Xavier, nous avons rassemblé quelques extraits de lettres de ses copains.

 

« Pour finir, je me souviens de la joie, de la gaieté que Xavier pouvait attirer en toutes circonstances » (Damien Soyard dit Pépère, copain de la SR au 6e bataillon de chasseurs alpins à Varces et en Somalie).

 

« De Xavier, je garderai à jamais les discussions interminables, à la veille des examens, à la recherche du vrai, et les moments de folie que nous avions lorsque la pression scolaire était trop forte. Une curiosité insatiable, un entrain jovial à l'annonce d'une quelconque blague ou pitrerie à faire, un élan passionné pour la moindre aventure en perspective et une volonté de réagir face à l'injustice représentent ce que j'ai perçu de lui et partagé avec lui » (Thierry, copain de prépa. à Montpellier).

 

« Ce que j'aimais particulièrement chez lui, c'était cette volonté et cette détermination, à l'ère du pragmatisme et de l'opportunisme ; il ne faisait pas cas des opportunités qui se présentaient à lui et le dévieraient de sa seule raison de vivre : la montagne » (Eddy, copain de Sup. de co. Nice).

 

« C'était une des caractéristiques de Xavier : fourmiller d'idées, de projets » (François, ami de Sup. de co. Nice). Ainsi, Xavier avait mis pas écrit un projet de bande dessinée pour enfants dont les dessins auraient été faits par François et le texte par lui.

 

« Il me surprenait souvent par son autonomie d'esprit et la richesse de ses relations. Je pense qu'il savait trouver en chacun ce qui le rendait grand. Il avait faim d'expériences et d'échanges, qu'il montait méditer à Vaujany au cours de ses semaines de "recherche solitaire"» (Damien Tellier).

 

« Retrouver nos discussions et tes récits sur lesquels plane toujours un vent si frais de liberté » (Anneke, une copine belge de l'UCPA des Arcs).

 

« Le meilleur hommage que je puisse rendre à Xavier est de parler au nom de tous ceux qu'il avait "convertis" à la montagne ; si j'emploie ce verbe, c'est parce qu'avec lui, la pratique de la montagne ne se résumait pas en un simple loisir. C'était, surtout ces dernières années, un véritable mode de vie, une nouvelle façon de voir la vie peut-être... Simplement, je ne veux pas aller en montagne comme on va au cimetière déposer des fleurs... Je veux y aller avec la même ferveur, la même droiture que Xavier, car il n'était pas un triste ni un mélancolique et il ne comprendrait pas que les amis le deviennent » (Christophe, ami d'Avignon).

 

Sa tante Yvonne nous a fait parvenir des témoignages de la classe où il a été en stage en novembre 1995. Nous en citons quelques extraits.

« Le sourire et la bonne humeur de Xavier étaient communicatifs... Il y avait quelque chose qui émanait de lui et qu'il donnait naturellement... » (une collègue d'Yvonne avec qui il fit le stage).

 

« Dommage qu'il soit parti sans continuer sa passion, et aussi je voulais mieux le connaître parce qu'il était génial... » (Julien, CM2).

 

« Il nous a compris, il a joué avec nous, il nous a aimés. A la fin, je voudrais vous dire que le mieux, c'est qu'il reste dans votre et notre cœur » (Faïz, CM2).

 

Je voudrais ajouter que Xavier a toujours manifesté dans les lettres qu'il a pu envoyer à ses frères ainsi qu'à ses parents une énorme tendresse cachée derrière beaucoup d'humour.

 

Bruno CABANE.

3 mars 1996.

 

*

Extrait d'une lettre de Xavier

 

Baidoa (Somalie), 2 octobre 1993.

Quand même, quelle idée de se plaindre de la bouffe alors que je suis en Somalie ! C'est que c'est sans doute l'élément n°1 du confort, de manger correctement, et que le confort, ça aide à vivre. Le confort, le luxe, c'est la bouteille de rouge qu'on va sortir au bivouac le soir en montagne, c'est le livre de poésies qu'on parcourera au cours d'une halte dans le désert, c'est la pipe que l'on allume après une journée de labeur ! Ce luxe est indispensable, sain, il fait de nous des êtres humains.

Je m'éloigne du sujet — bien qu'il n'y ait pas de sujet à proprement parler. Je ne sais plus quel écrivain voyait dans la littérature épistolaire la seule qui soit digne de ce nom car la seule où l'auteur se livre vraiment, n'use pas d'artifices pour exprimer ses doutes, ses joies, ses peines, sa vision du monde. Alors, il faut bien ne pas parler que du quotidien pour tenter d'arracher une lettre à la banalité du « ça va, je fais ceci, et toi... » Souvent, on ne va retenir d'une lettre que quelques phrases et ce seront celles qui expriment réellement quelque chose. Donc, n'hésitons pas à nous étendre, n'est-ce pas !

Après cette savante digression, que dire ? On en revient forcément aux faits. En ce moment, je bouquine Eluard, Diderot, Giono. Mon stock sera bientôt terminé. Il me reste la Bible, mais je n'ose pas m'y lancer. J'aimerais assister à quelques cours auparavant. Il faudrait que j'en parle à Philippe Mercier ! Une lettre de sa part me ferait très plaisir. Demain, jour de repos : je vais essayer de faire un peu de sport, du courrier...

Bon, je vais vous laisser ; ne vous faites pas de souci pour moi : ça roule et ce n'est pas près de s'arrêter. (Je pense à l'avenir proche ; je crois que vous gambergez un peu trop.— Juste moi qui dis ça ! Gonflé, le mec !) Allez, bon courage à vous aussi, les deux amoureux lâchement abandonnés par leurs gamins. Je vous embrasse.

Xavier CABANE

*

Homélie du Père Philippe Mercier

 

Xavier,

 

Au nom des liens qui m'unissent à tes parents, au nom de l'amitié nouée devant l'ordinateur et le traitement de texte, dans mon bureau d'Avignon, à toi directement je m'adresse. Te parler à cette heure, Xavier, c'est vouloir, tout en un, confesser notre foi et rejoindre le cœur douloureux de celles et de ceux qui te sont liés de façon indestructible, que tu aimes et qui t'aiment : ton papa, ta maman, tes frères, Damien, Hugues, tes grands-parents. Mais c'est aussi donner voix à la présence silencieuse de tes amis, à leur exquise délicatesse d'être là. Vos routes, un jour, se sont croisées, à l'École supérieure de commerce de Nice, au 6e bataillon de chasseurs alpins, en Somalie, dans le contingent de l'ONU, ou sur les pistes enneigées, vers les sommets, qui ne manquent pas de souder de fortes amitiés.

 

Continuer de te parler, c'est inscrire ces trop pauvres paroles dans l'harmonie de foi, perçue au moment où tes parents m'ont demandé de célébrer, avec eux et tes amis, pour toi, la liturgie de l'Église. L'heure n'était pas au discours mais à la parole qui émanait de tes parents, de leur cœur de croyants : « Pour Xavier, c'est un accomplissement. »

Malgré la fragilité de nos forces, mais avec l'aide de notre Dieu, croire que si nos yeux ne perçoivent plus ton visage, si ton corps nous est caché par le manteau neigeux de la montagne, -invisiblement- la foi nous le crie -nous te rejoignons vraiment. Nos paroles ne s'évanouissent pas dans le monde des ombres, elles te parviennent dans l'espace de lumière et de paix que le Dieu des vivants sait créer pour ses enfants. Sa parole, il y a un instant, est venue à la rencontre de nos cœurs blessés.

De la même manière que ta générosité sans limites — excessive, certains jours, au regard du bon sens prudent — te faisait chercher ce qui est beau, ce qui est grand ; de la même manière, dans un projet généreux, David voulait construire une maison pour son Dieu. Il ne supportait pas l'idée que son Dieu n'eût pas un temple, qu'il demeurât, comme dit l'Écriture, « en camp volant, sous une tente ». Le porteur de la parole qu'est le prophète Nathan fait connaître à David que le Seigneur de l'Exode, lui seul, bâtira une maison, à savoir un avenir pour David et sa descendance. Certes, la parole de Dieu n'est jamais intemporelle ; aussi est-ce à travers un langage situé dans l'histoire, dans une conjoncture précise, qu'elle nous parvient. « Le Seigneur te rendra grand, le Seigneur te fera une maison. Et quand tes jours seront accomplis et que tu seras couché avec tes pères, je maintiendrai après toi le lignage issu de tes entrailles et j'affermirai sa royauté. C'est lui qui construira une maison pour mon nom et j'affermirai pour toujours son trône royal. Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils » [2 Samuel 7, 11-14]. Dans l'histoire du peuple des descendants de Jacob, Israël, au moment où David est à son zénith, le Dieu de l'Alliance se révèle, non pour dévaloriser le projet généreux de l'homme, mais pour en inverser les termes. Le Seigneur de l'Exode, qui arrache ses fils à la servitude mortelle, poursuit pour l'homme un dessein d'avenir.

Xavier, on n'est pas l'amoureux des hauts sommets qui s'offrent à une conquête de haute lutte, ni des aventures généreuses qui réclament de se vaincre d'abord soi-même, sans que le cœur ait ses interrogations, ses questions, ses recherches, en un mot, ses profondeurs. Sans les cacher, tu ne les livrais pas à tout va. Certains jours, sous le voile d'une diversion, d'une boutade qui engendrait le sourire, transparaissaient les choses importantes qui te mobilisaient. Elles imprégnaient ta vie, comme un trop-plein que le cœur ne peut contenir. Lorsqu'il fallait être là, auprès de ton frère Damien, proche de chacun pour que l'espérance ne se laisse pas entamer ; lorsqu'il fallait être là, pour que la fête de Noël, à Vaujany, rassemble la famille ; lorsqu'il fallait être là, tout simplement, à Lille, auprès de ton papa, pendant que ta maman rejoignait Damien... Tu sais, Xavier, un homme et une femme qui ont scellé l'alliance du mariage peuvent mettre au monde des enfants, mais il n'est pas en leur pouvoir de se donner à eux-mêmes la dignité de père et de mère, cela vient du fils, de la fille, qui, par la parole échangée, les fait naître à l'honneur d'être mère et père. Exactement comme, dans la révélation biblique, le Dieu de l'Alliance ne commence pas à déclarer : « je suis père. » Il dit, aux toutes premières pages de l'Exode, alors que les descendants d'Abraham, Isaac, Jacob, crient sous le poids de l'injuste servitude : « mon fils premier-né, c'est Israël » [Exode 4, 22]. Il agit, il se dépense sans compter, il attend — Lui, le suprême donateur de tout —, non comme un retour en forme de salaire, mais comme un don gratuit, la parole du fils qui le désigne comme Père. Tu le sais, maintenant, Xavier, par ta présence à Lille, par certaines courses en montagne, dans cette passion qui vous reliaient familialement les uns aux autres, ta parole instaurait une relation toute neuve. Tu as fait naître Bruno à l'honneur de la paternité et l'honneur signifie : poids, gravité. C'est moi qui dis Bruno, car pour toi, Père est le seul nom qui convienne.

Quelques jours avant la fête de Noël, avec ta maman, nous échangions, puis la conversation s'est poursuivie par une lettre que je recevais peu après. Ce matin, je lui ai demandé de pouvoir redire ce qu'elle me confiait : « Je vous demande pardon pour cette impression de temps perdu qu'a dû être pour vous cette rencontre et qui a été aussi la mienne jusqu'à ce que je la mette dans ma prière, de cette prière qui est écoute de Dieu, qui vous amène souvent là où nous ne voulons pas, où nous n'avons pas prévu d'aller. » Elle ne la réentend pas seulement, elle l'écoute à nouveau avec une accentuation plus attentive, plus intérieure, comme il sied à l'être féminin. Cette parole se diffuse de son cœur vers les nôtres, comme une percée de lumière, un appel à la foi et à l'espérance.

 

En cette heure, Xavier, nous prions pour toi ; il en est ainsi depuis le commencement de la grande tradition de l'Église, car selon la parole du livre de Job, « nul homme n'est juste devant Dieu. » Mais indissociablement, puisque tu as part à la lumière divine, nous te prions d'être notre intercesseur. Demande à notre Père céleste, par son Fils devenu l'un de nous dans le mystère de la nativité, que ce même Fils, par la vivante présence de l'Esprit-Saint, se joigne à nous sur la route de Jérusalem à notre Emmaüs d'aujourd'hui. Avec tes parents et des amis, il y a de cela huit années, nous avons quitté Jérusalem pour Emmaüs. Nous ne savions pas que ce chemin, qui avait mené les disciples du Crucifié du Vendredi saint au Ressuscité du jour de Pâques, serait le nôtre aujourd'hui, viendrait toucher notre histoire de façon si concrète et précise. Demande à notre Dieu que la tristesse des disciples, qui pourrait avoir raison de nous, ne nous emporte pas, mais que nous éprouvions le secours de la présence du Ressuscité. Sous le voile de l'incognito, au cours du chemin d'Emmaüs, Il s'est fait le prochain des disciples découragés ; demandant comme un mendiant d'être l'hôte de leur conversation, Il leur dit : « "De quoi causiez-vous donc, tout en marchant ? "Alors ils s'arrêtèrent, tout tristes » [Luc 24, 17]. Se faire le prochain de l'homme menacé de désespérance, voilà bien sa manière, sa manière de Vivant ressuscité. Aujourd'hui, comme jadis sur la route d'Emmaüs, invisible, il se fait infiniment proche, dans sa parole et dans son eucharistie. Comme les disciples, nous lui disons alors : « Reste avec nous : le soir appoche et déjà le jour baisse. » L'évangéliste marque le mouvement du sceau de la foi : « Il entra donc pour rester avec eux. » [Luc 24, 29]

 

Dans la fidélité à la présence délicate, ce soir, de celles et ceux de ton âge qui ont croisé ta route à Nice, à Toulouse, dans les Chasseurs alpins, dans les courses qui mènent vers les hauteurs ; dans la fidélité à tes intimes par les liens de famille ; dans la fidélité à la foi que notre Dieu nous offre et dont nous voulons vivre, nous recevons, comme une grâce, au milieu des balbutiements de nos nuits, l'apaisante espérance : ne nous crie-t-elle pas que le dernier mot de notre Dieu est de faire vivre ? n'a-t-il pas dit à David : « Je te bâtirai une maison pour toujours ? » En raison de cela même, nous prions et supplions, en offrant, pour toi et tous les défunts, la vie même de Jésus le Christ. Il est né de Marie. Il a connu nos joies et nos peines. Il s'est réjoui de nos bonheurs. Il a pris part à nos tristesses. Il a souffert sous Ponce Pilate. Il a été crucifié. Il est mort. Le Père céleste, son Père, devenu le nôtre par Lui, a fait resplendir en Lui la lumière de la vie en le ressuscitant d'entre les morts.

Maintenant que tu as part, Xavier, à cette lumière — nous le croyons —, une autre certitude nous envahit : tout ce que tu as été de bonté, de générosité, de recherche de l'inaccessible étoile, comme le dit Jacques Brel, nous le recevons de toi, tu continueras de l'être. Nous savons que tu ne nous oublieras pas auprès du Christ, le Messie de la maison de David, auprès de Marie et des saints, nous qui cheminons, non dans la claire vision mais dans la foi. Aussi, nous n'achevons pas notre conversation, elle continue, dans le silence, après t'avoir dit « à Dieu, » séparant bien les deux mots, ainsi qu'il convient au caractère grandiose de l'expression en christianisme, pour te voir, un jour, Xavier, en Dieu.

 

Père Philippe MERCIER.

Écully, 7 janvier 1996.

*

Heureux les hommes dont tu es la force
Et qui ont au cœur tes routes.
Quand ils traversent la vallée des pleurs,
Ils y font naître des sources,
Et le sage lui-même y sera revêtu de bénédictions.
Ils avanceront, de plus en plus forts,
Et ils se présenteront à Dieu dans Sion.

 

Psaume 84, versets 6 à 8.

Baptême de Xavier par le Père Henri Chauvat, Nancy, 6 décembre 1970.

 

Comme un cerf altéré cherche l'eau vive,
Ainsi mon âme te cherche, toi, mon Dieu.
Pourquoi te désoler, ô mon âme, et gémir sur moi ?
Espère en Dieu ! de nouveau je rendrai grâce :
Il est mon Sauveur et mon Dieu.

 

Psaume 42, versets 2 et 12.

Messe célébrée pour Xavier par le Père Philippe Mercier, Ecully, 7 janvier 1996.

 

*

La flamme

 

M. M. DAVY,

in la Terre face au soleil,

cité dans le livre d'or de la Villette de Vaujany.

Je ferai mon nid dans la solitude
De la haute montagne.
Dans le creux d'un rocher
Je veillerai.
 
Le feu de mon cœur
S'élèvera vers le ciel.
Ni le vent ni la tempête
N'en feront vaciller la flamme.
 
Ne dîtes point, mes amis,
Que je me détourne de vous,
Ni que vos angoisses
Me sont étrangères.
 
Si vous levez la tête,
Vous verrez une lumière
Briller sur les cîmes.
 
Vous comprendrez
Qu'elle brule pour vous.
Vous saurez
Que je suis là
Retenu
Par mon amour

Sommaire