Joseph Jaillard, fils de Pierre et
Cornélie Charmy et frère de Louis, notre arrière
grand-père, est né à Lyon le 8 décembre
1838. À 22 ans, il fait partie des zouaves pontificaux, et
nous avons le souvenir de son uniforme, conservé sur une
panoplie dans le billard de l'île Barbe. M'intéressant
dernièrement à l'histoire des zouaves pontificaux, j'y
ai retrouvé la trace de Joseph Jaillard. Entre 1860 et 1870, l'unité
italienne se forme ; les Etats du pape sont menacés. À
l'appel lancé aux catholiques par le Général de
Lamoricière se constitue un bataillon de tirailleurs
pontificaux qui, en janvier 1861, prend officiellement le nom de
zouaves pontificaux (en raison de l'uniforme). Le bataillon se
compose de 500 à 600 hommes de toutes nationalités
formés en 6 compagnies. En 1860, les troupes pontificales sont
défaites par les Piémontais à la bataille de
Lorette. C'est le 7 décembre 1860 que
Joseph Jaillard s'engage. Le 26 janvier 1861, il participe avec
succès au coup de main de Ponte Correze, ce qui lui vaut une
citation à l'ordre du jour et la Médaille Bené
Merenti. Il est promu caporal le 31 janvier 1861. Le bataillon
séjourne ensuite à Anagni. Joseph Jaillard rentre dans
ses foyers le 26 juillet 1861. En novembre 1867, les hostilités
reprennent, les pontificaux gagnent la bataille de Mentana sur les
troupes garibaldiennes bien décidées à faire de
Rome la capitale de l'italie. Les blessés des deux camps sont
soignés par le Docteur Ozanam et trois soeurs de
Saint-Vincent-de-Paul arrivés de Paris (s'agit-t-il du
frère de Frédéric ?). La guerre
romano-garibaldienne est terminée. Le 20 septembre 1870, Rome est
occupée par les troupes du Piémont et le 22 septembre
1870, le régiment de zouaves est dissout. Les Français quittent Rome,
débarquent à Toulon et, avec le Général
de Charette à leur tête, ils forment une unité
appelée « les Volontaires de l'Ouest », qui
participe à la bataille de Loigny le 2 décembre 1870
contre les Prussiens. Pendant cette guerre franco-prussienne, Joseph
Jaillard sert comme sous-lieutenant dans l'armée de
l'Est. Les documents que nous avons
consultés (livre de De Charette, bulletin l'Avant-Garde) montrent la présence de Joseph Jaillard
le 12 juin 1905 à Paris au 45ème anniversaire de la création du
régiment des zouaves pontificaux. Joseph Jaillard, célibataire, se
retire à la trappe Notre-Dame-des-Neiges, où il laisse
le souvenir d'un homme plein de délicatesse et de
discrétion (notes de Henri Jaillard). Il meurt le 11
février 1911 à 72 ans à
Saint-Julien-de-Cassagnas (Gard), où la trappe avait une
exploitation agricole. Michel
JAILLARD 1997.